vendredi 24 mars 2006

VICTOR HUG0 ET LE NORD - conférence de Madame LUSSIEN MAISON NEUVE

Mme Willem présente notre conférencière
Mme Lussien-Maisonneuve
Un public nombreux, a admiré jeudi soir "Les dessins de Victor Hugo" présenté par Marie-Josèphe Lussien-Maisonneuve.

Il s'agissait d'environ cinquante dessins choisis parmi les milliers exécutés par l'homme de lettres qui fut aussi un passionnant romancier et un immense poète. Chacun se souvient des"Misérables", de "Notre-Dame de Paris", des "Consolations" etc. Cette production graphique commence dans les années 1833, avec de savoureuses caricatures où l'écrivain se représente avec son amie Juliette Drouet et il signe TOTO et JUJU! D'autres croquis suivent, tels celui de sa fille Léopoldine ou de sa petite-fille Adèle, voire encore celui d'un magistrat représenté sous des traits simiesques et tant d'autres.

Les dessins sont aussi de véritables photographies avant la lettre, qui lui permettent de retracer un paysage, un monument, un fleuve. Ainsi en est-il de Montreuil-sur-Mer, du Rhin, du beffroi de Douai, de Mons, du moulin de Courtray lorsqu'il réalise ses grandes escapades dans le Nord, en Belgique et dans la vallée du Rhin.

Toutefois, l'arrivée au pouvoir de Napoléon III soulève son opposition et le contraint à l'exil après 1850. Longtemps bloqué dans son inspiration littéraire, il libère ses forces créatrices en dessinant de grandes compositions dépassant 60 cm, quelquefois 1mètre. C'est alors qu'il représente des villes mortes, des forteresses, des lacs, des tempêtes, des animaux et des monstres "dans des couleurs sombres, gagnées par l'obscurité et le pessimisme et qu'un soleil noir éclaire dans une nuit obscure"

Toutefois l'exil lui rend la sérénité et l'apaisement comme l'attestent certaines compositions et les calmes paysages des îles anglo-normandes. Comment a-t-il réalisé ses dessins qu'il appelle "des petites choses", "des copeaux", "des grattages" ? Ce sont en fait des taches, des gribouillages harmonieux qu'il exécute avec de l'eau, de l'encre brune ou bleue, du fusain, du jus de pruneau, du marc de café, voire du sang, qu'il mouille à l'aquarelle et au lavis, qu'il fait couler puis qu'il reprend à la plume, au doigt, avec des allumettes cassées, enfin qu'il rehausse de gouache blanche, ou de craie.

Ce sont ses méthodes pour produire des images. Finalement elles traduisent l'imagination romantique et obscure de l'artiste. Ses frémissements instinctifs, son goût profond pour la nature et les choses de la mer. Elles transfigurent l'univers.


Paysage



Vieux Guernesey

Le béfroi de Mons

Figures que font les paysans quand ils voient les sarregousets





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