lundi 21 septembre 2009

Les journées du patrimoine 2009 - 19 et 20 septembre

Dans le cadre de ces deux journées dont le thème était " Le patrimoine accessible à tous " Leers historique a organisé deux visites guidées intérieur et extérieur de l'église Saint Vaast et de l'orgue.

L'orgue de l'Eglise de Leers

De l'histoire du buffet de l'orgue de l'église Saint Vaast, nous n'avons que peu d'éléments sinon que celui-ci est de style XVIIIème, en bois de chêne clair.

Il comporte trois tourelles de cinq tuyaux. La plus petite, placée au centre est coiffée de trophées d'instruments de musique : violon, trompette et flûte. Elle est encadrée de deux plates-faces de neuf tuyaux chacune.

Les deux tourelles extérieures sont coiffées de corbeilles de fleurs.

Les lignes courbes des entablements donnent beaucoup d'élégance à l'ensemble de ce buffet dont on ne sait pas s'il appartenait à l'église avant la révolution !

L'intégralité de la partie mécanique et le matériel sonore important de cet orgue datent de 1856.

En effet, les Facteurs Constantin et Théophile Delmotte installés à Saint Léger (Belgique) signent le 8 juillet 1856 le contrat de construction de cet instrument à deux claviers de 54 touches.

Extrait du contrat signé entre les parties :

. . . les dits facteurs placeront à l'église de Leers, . . . des jeux suivants : Bourdon de 8 - Flûte de 8 - Prestant - Violoncelle de 8 - Flûte de 4 - Doublette - Trompette de 8 - Clairon - Nazard . . . . . . sera joint un récit expressif muni de ses accessoires obligés et du trémolo. Ce récit sera composé de 4 jeux de 42 notes chacun. Ces jeux seront : flûte harmonique - hautbois - clara-bella - Bourdon . .


Cet instrument coûta 3500 francs et fût inauguré le 14 février 1857.

Dix ans plus tard, en 1866, les frères Delmotte adjoindront deux jeux supplémentaires au clavier à pédales et modifieront le buffet en le prolongeant et en l'élargissant afin de pouvoir y loger ces nouveaux occupants.

Afin de satisfaire aux exigences du public et des organistes, cet instrument a subi des modifications à diverses reprises et non seulement lors de sa réinstallation dans le chœur après le démontage de la tribune de l'église en fin 1969.

En 1927 :

Mise en place d'une soufflerie électrique suivie 3 ans plus tard par le remplacement des tuyaux d'étain de façade de l'orgue dérobés en août 1917 par l'occupant !

Début 1950 :

" Les cent tuyaux en bois sont affaiblis sous l'action très lente mais inéluctable des vers. Ils sont rongés jusqu'à la moelle, même la charpente de l'instrument est touchée. " Il faut une restauration pour éviter une dépense catastrophique plus grande "

Novembre 1969 :

le Service antiquités et objets d'art non classés inscrits à l'inventaire départemental envoie un courrier à Monsieur le Maire de Leers.

Monsieur le préfet de la région nord signe l'arrêté préfectoral ci-dessous :

" Sur la proposition de Monsieur le Conservateur . . . , les objets mobiliers ci-après désignés sont inscrits à l'inventaire du département des Antiquités et objets d'art non classés par l'état : orgues XVIIIème siècle, hauteur 5 mètres, largeur 2,85 mètres, profondeur 2 mètres.

Monsieur le Maire ainsi que l'affectataire des objets classés sont chargés de l'exécution du présent arrêté. Fait à Lille, le 3 novembre 1969, signature : le préfet "

Janvier 1970 :

Lors des grands travaux de restauration de l'intérieur de l'église, l'orgue est descendu de son piédestal de la tribune pour être restauré et installé à gauche du chœur.

" Un délicieux buffet d'orgues du XVIIIème tant de fois reverni qu'il en était noir, il fut décapé par les habitants de Leers "

En 1989 :

Nouvelle restauration de l'orgue : remise à nu du buffet et réparation des tuyaux.

6 Juin 2008 :

L'occasion nous est donnée de nous introduire à l'intérieur du buffet lors de la visite d'entretien. Le Facteur d'Orgues, Antoine Pascal, nous fait découvrir cette merveille.

Accompagné de son épouse, il nous explique que pour exercer cette profession, il faut être deux : l'un au pupitre pendant que l'autre est dans les entrailles de l'instrument.

Les portes sont ouvertes.

A notre grand étonnement, une échelle trône en bonne place. Elle fait partie du meuble.

Devant nos yeux écarquillés, une forêt de tuyaux ronds en étain et en plomb, de grosseur, de hauteur, d'embouchures différentes, se révèle petit à petit à notre regard.

Sur le pourtour, des tuyaux carrés en bois de sapin ou de chêne aux gabarits différents sont placés côte à côte. Ils captent le regard et forcent l'admiration devant ce chef-d'œuvre d'ingéniosité. Sa réalisation date de plus de 150 ans !

D'autres surprises nous attendent . . . Le Facteur d'Orgues disparaît à nos yeux pour contrôler le son de chaque note (une note = un tuyau), mais aussi sa mécanique, sa tringlerie (en bois), le cordage, les contrepoids et leurs poulies, le réseau de canalisation d'air, les vergettes, les soupapes, la soufflerie, les soufflets, le bec et le pavillon du tuyau, dont certains évasés sont débarassés des toiles d'araignées.

Les mille cent quarante-quatre notes sont ainsi entretenues !

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